Du développement personnel au transpersonnel

Une étude intéressante de Joëlle Macrez à propos des étapes parcourues par Krisnamurti, Jung et Aurobindo dans leurs processus d'éveil.

"Nous avons défini le concept de connaissance de soi comme signifiant une évolution de la structure psychologique interne de l'individu lui permettant de découvrir et d'accepter, peu à peu, qui il est et ce qu'il est. Ce processus d'évolution provoque un élargissement de la conscience ouvrant à une meilleure compréhension du monde et pouvant parfois mener, semble-t-il, vers la spiritualité.

Mon projet de recherche au sein de l’Institut de Psychologie Transpersonnelle, né de cette constatation, nous a conduit à poser d'autres questions : comment la connaissance de soi permet-elle de s'ouvrir à la dimension spirituelle ?

Cela est-il possible pour tous les individus ? Quelle est la place de la spiritualité à l'université ? La connaissance de soi peut-elle s'enseigner ? Est-elle une priorité dans l'éducation ?"

http://www.europsy.org/aft/pg223.html#

Jung, son dernier entretien deux ans avant sa mort

"Nous avons besoin de plus de psychologie, nous avons besoin de mieux comprendre la nature humaine, car le seul vrai danger qui existe c'est l'homme lui-même. C'est lui le grand danger et nous ne le savons pas. Nous ne savons rien de l'homme, ou si peu. Sa psyché devrait être étudiée car nous sommes  à l'origine de tout le mal à venir."  C.G. Jung

Jung reçoit un journaliste de la BBC chez lui et parle de son enfance, de sa carrière, de sa relation à Freud, de ses compréhensions de la psyché humaine. Un document exceptionnel

Edgar Morin : “le temps est venu de changer de civilisation”

Deux types de barbarie coexistent et parfois se combattent. Le premier est cette barbarie de masse aujourd'hui de ……, hier du nazisme, du stalinisme ou du maoïsme. Cette barbarie, récurrente dans l'histoire, renaît à chaque conflit, et chaque conflit la fait renaître.

On s'en offusque en 2016 en découvrant les images ou les témoignages dans l'État islamique, mais les millions de morts des camps nazis, des goulags soviétiques, de la révolution culturelle chinoise comme du génocide perpétré par les Khmers rouges rappellent, s'il en était besoin, que l'abomination barbare n'est pas propre au XXIe siècle ni à l'Islam ! Ce qui distingue la première des quatre autres qui l'ont précédée dans l'histoire, c'est simplement la racine du fanatisme religieux.

Le second type de barbarie, de plus en plus hégémonique dans la civilisation contemporaine, est celui du calcul et du chiffre. Non seulement tout est calcul et chiffre (profit, bénéfices, PIB, croissance, chômage, sondages...), non seulement même les volets humains de la société sont calcul et chiffre, mais désormais tout ce qui est économie est circonscrit au calcul et au chiffre. Au point que tous les maux de la société semblent avoir pour origine l'économique, comme c'est la conviction du ministre de l'Économie Emmanuel Macron.

Cette vision unilatérale et réductrice favorise la tyrannie du profit, de la spéculation internationale, de la concurrence sauvage. Au nom de la compétitivité, tous les coups sont permis et même encouragés ou exigés, jusqu'à instaurer des organisations du travail déshumanisantes comme en atteste le phénomène exponentiel de burn out.

Déshumanisantes mais aussi contre efficientes à l'heure où la rentabilité des entreprises est davantage conditionnée à la qualité de l'immatériel (coopération, prise d'initiatives, sens de la responsabilité, créativité, hybridation des services et des métiers, intégration, management etc.) qu'à la quantité du matériel (ratios financiers, fonds propres, cours de bourse, etc.). Ainsi la compétitivité est sa propre ennemie.

Cette situation est liée au refus d'aborder les réalités du monde, de la société, et de l'individu dans leur complexité.    Pour lire la suite....

Jung, sur l’imagination créatrice

Pourquoi oublie-t-on toujours qu’il n’y a rien de grand, ni de beau dans le vaste domaine de la culture humaine qui ne soit dû primitivement à une soudaine et heureuse inspiration ? Que deviendrait l’humanité si la source des inspirations tarissait ? Ce serait bien plutôt au contraire la conscience, qui ne contient jamais plus que ce qui « vient à l’esprit ». C’est quand la pensée nous fuit et que nous la cherchons en vain que nous mesurons combien nous dépendons de nos inspirations.

Si le jeu se déroule en lui-même, sans rien produire de durable ni de vivant, c’est qu’il n’était que jeu ; dans le cas contraire, on l’appelle travail créateur. Ce n’est pas l’intellect mais l’instinct du jeu qui, sous l’action d’une poussée intérieure, s’occupe de produire du nouveau. L’esprit créateur joue avec les objets qu’il aime. Aussi toute activité créatrice peut-elle facilement être prise pour un jeu par la foule qui en ignore les moyens. Très peu de créateurs ont échappé au reproche d’enfantillage.

On sait que toute bonne idée et tout acte créateur proviennent de l’imagination et tirent leur origine de ce qu’on a accoutumé d’appeler fantaisie infantile. L’artiste n’est pas seul à devoir à la fantaisie ce qu’il y a de grand dans sa vie : tous les hommes qui créent en sont là. Le principe dynamique de la fantaisie est l’activité enjouée, le jeu, propre aussi à l’enfant, incompatible apparemment avec le principe du travail sérieux. Mais sans ce jeu de la fantaisie, jamais encore œuvre féconde ne vit le jour. Nous devons immensément au jeu de l’imagination. C’est donc faire preuve de myopie que de traiter la fantaisie avec mépris à cause de ce qu’il y a en elle d’aventureux et d’inacceptable.

L’imagination me paraît être, en dernière analyse, la force créatrice maternelle de l’esprit viril. Au vrai, nous ne planons jamais avec sérénité au-dessus de nos imaginations. Toute œuvre humaine a sa source dans l’imagination créatrice. Dès lors, a-t-on le droit de tenir la faculté imaginative en mince estime ? Normalement, la fantaisie ne s’égare pas, étant trop solidement et trop intimement liée au tronc fondamental des instincts humains et animaux. De façon surprenante, elle retombe toujours sur ses pieds. L’activité créatrice de la force imaginative arrache l’homme à son assujettissement, au « Rien que », et l’élève sur le plan du jeu. Et l’Homme, comme le dit Schiller, « n’est pleinement lui-même que dans le jeu ».

La psychologie de l’acte créateur est à proprement parler une psychologie féminine, car l’œuvre créatrice jaillit des profondeurs de l’inconscient qui sont en propre « le domaine des mères ». Si les dons créateurs dominent au sein d’une personnalité, l’inconscient, en tant que puissance formatrice de vie, en tant qu’instance suprême d’une destinée, l’emportera sur la volonté consciente ; et le conscient se verra souvent entraîné par l’impétuosité d’un courant souterrain, tel un témoin un peu désemparé des évènements. L’œuvre en croissance, c’est la destinée du poète : elle exprime, elle est sa psychologie. Ce n’est pas Goethe qui a « fait » le Faust, c’est la composante psychique Faust qui a fait Goethe.
– Qui est d’ailleurs le Faust ? Faust est plus qu’une indication sémiotique, l’expression d’une donnée agissante et vivante, depuis toujours, dans l’âme allemande, que Goethe, à cet égard, n’a fait qu’accoucher.
L’artiste, dans le sens le plus profond, est un instrument de son œuvre ; c’est d’ailleurs pourquoi nous ne pouvons jamais attendre de lui une interprétation de sa propre œuvre. Il a fait son acte suprême en lui prêtant forme. L’interprétation, il doit l’abandonner aux autres, et ainsi à l’avenir.

C.G. Jung - L'âme et la vie

Nourriture pranique

Voici une vidéoconférence remarquable sur la nourriture pranique par Alyna Rouelle, mise en ligne sur http://www.legrandchangement.tv »

"Depuis quelques mois désormais c’est ainsi que je me nourris, en ne faisant plus qu’Un avec la Lumière Divine qui vit en, et autour de chacun de nous et de tout ce qui est. C’est une Joie immense, illimité et éternelle que de transmettre le fruit de cette expérience unique, magique et magnifique."

Son site web : http://alynarouelle.wix.com/lumieredevie

http://legrandchangement.tv/video/17112015-se-nourrir-de-lumiere-en-direct-avec-alyna-rouelle/

Penser l’Anthropocène

Humain, trop humain, une conférence de Philippe Descola

"Nous sommes au bord d’une rupture majeure dans le fonctionnement de la Terre."

Intervention lors du colloque « Comment penser l'Anthropocène ? », les 5 et 6 novembre 2015 au Collège de France, Paris.

Intervention de Philippe Descola, anthropologue, responsable de la Chaire "Anthropologie de la Nature" au Collège de France.

La revue “Pièces et Main d’Œuvre”, une critique de la modernité

Cette revue numérique (et papier) propose une critique vigoureuse des options techniques, économiques et politiques du monde moderne. Ce n'est pas le "réenchantement du monde" mais sa propédeutique en proposant une pensée tonique en ces temps de banalisation de la réflexion.

Pièces et Main D'Œuvre

"Pièces et Main d’Oeuvre, atelier de bricolage pour la construction d’un esprit critique à Grenoble, agit depuis l’automne 2000 de diverses manières : enquêtes, manifestations, réunions, livres, tracts, affiches, brochures, interventions médiatiques et sur Internet, etc.

Pièces et Main d’Oeuvre n’est pas l’enseigne d’un collectif, mais d’individus politiques. Nous refusons la bien-pensance grégaire, qui n’accorde de valeur qu’à une parole réputée "collective", pour mieux la réduire au conformisme, à la paresse et à l’incapacité, dans l’anonymat du groupe. Nous ne souhaitons pas de gens "qui fassent partie", mais - au contraire - nous allier chaque fois que possible et nécessaire avec d’autres "qui fassent " par eux-mêmes.
De même que nous refusons de nous identifier autrement qu’aux anonymes, ceux qui n’ont jamais la parole, nous refusons l’expertise, cette ruse du système technicien pour dépolitiser les prises de décisions et déposséder les sociétaires de la société de leur compétence politique.


Ce refus vaut pour la "contre-expertise", cette ruse du système technicien pour infiltrer et retourner les oppositions à la tyrannie technologique.
En bref : nous considérons que la technologie - non pas ses "dérives"- est le fait majeur du capitalisme contemporain, de l’économie planétaire unifiée. La technologie est la continuation de la guerre, c’est-à-dire de la politique, par d’autres moyens. Si la police est l’organisation rationnelle de l’ordre public - de la cité - et la guerre un acte de violence pour imposer sa volonté à autrui, cette rationalité et cette violence fusionnent et culminent dans la technologie, par d’autres moyens. La technologie, c’est le front principal de la guerre entre le pouvoir et les sans-pouvoir, celui qui commande les autres fronts. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’autres fronts, mais que chaque innovation sur le front de la technologie entraîne en cascade une dégradation du rapport de forces entre le pouvoir et les sans-pouvoir sur tous les autres fronts."