Les animaux sont-ils des sujets de conscience ?

Qui s’interroge en effet sincèrement sur l’ennui, la peur, l’angoisse  et la solitude de ces animaux entassés tels sardines en boîte ? Qui essait de penser philosophiquement la condition animale ?

Les animaux sont-ils des sujets de conscience ? Telle est la question que nous voudrions poser. C’est une question brûlante, une question qui tourmente nos sociétés, et c’est une question dérangeante, car celui qui la pose est lui-même mis en cause par la question qu’il pose…

Aristote avait distingué deux façons d’être vivant. Il y a d’une part la vie végétative (zoé), qui se maintient dans un échange avec le monde extérieur réglé de manière invariable, et il y d’autre part la vie qui intègre de façon progressive, c’est-à-dire historique, des expériences vécues et qu’Aristote appelle bios. Autrement dit, le critère d’une vie vécue, et non pas seulement subie, serait la capacité d’un organisme à intégrer lui-même les expériences qu’il fait de ses rapports avec le milieu.

Les animaux ont-ils une histoire de leur vie ? Leur vie est-elle de l’ordre de la zoé ou sont-ils déjà dans l’ordre du bios ? Sont-ils de « simples vivants », comme le veut une tradition de pensée dominante, ou sont-ils d’authentiques existants ?