Philosophes, philosophies et astrologie

C’est la philosophie grecque qui a contribué à l’idée que l’astrologie pouvait être une « science ». Même les maîtres des mathématiques et de la géométrie comme Pythagore lui ont accordé du crédit et ont favorisé son essor. C’est également Empédocle avec sa théorie des 4 éléments (eau, terre, feu et air) qui a influencé les 4 éléments utilisés en astrologie, et notamment ceux utilisés dans la médecine d’Hippocrate. Mieux encore, c’est Philippe d’Oponte, un disciple de Platon, qui a associé les planètes avec les noms des dieux de la mythologie. Enfin, autre point que j’ai découvert et qui m’a surprise : c’est sous l’influence des stoïciens que les planètes sont devenues des divinités, car l’astrologie allait dans le sens de leur conception de la rigidité du destin. Par conséquent on devrait être sensible à la conclusion de S. Fuzeau-Braesch dans le Que sais-je sur L’astrologie de 1989 : « c’est tout le génie grec scientifique et rationnel qui va induire une nouvelle naissance à la tradition séculaire de l’astrologie chaldéo-babylonienne». Comment alors prétendre que l’astrologie est à l’origine irrationnelle ? Elle n’est peut-être pas scientifique, mais elle peut être tout à fait rationnelle. 

 Marjorie Poeydomenge, auteure de Descartes n'était pas Vierge, explore les liens entre les philosophes et leur signe solaire tout en montrant l'importance de la philosophie grecque dans le développement de l'astrologie

L'article complet est ici : Descartes n'était pas Vierge !

Les symboles des planètes (I)

Le sens des planètes est codé dans la manière de les représenter. Ces glyphes obéissent à une règle de composition précise avec l’intervention de cinq signes élémentaires :

Le cercle : O

L’hyperbole : )

La ligne verticale et la ligne horizontale qui se combinent pour former une croix : +

Le point : .

Qui représentent :

Le cercle solaire : O

Le croissant lunaire : )

La croix terrestre qui marque l’espace-temps, le topos : +

Le potentiel non manifesté : .

On voit alors immédiatement que :

Le Soleil est formé du cercle et du point en son centre.

La Lune est représentée par un demi-cercle et une hyperbole.

Mars et Vénus sont inversés, si l’on accepte que la flèche de Mars est une croix en oblique. La croix est d’ailleurs dessinée telle quelle dans le symbolisme alchimique et par l’astrologie allemande.

Jupiter et Saturne forment un autre couple d’inversions, puisque la Lune se place respectivement sur la ligne horizontale et sur la ligne verticale.

Enfin Mercure est le seule planète du septénaire qui réunit les trois symboles du Soleil, de la Lune et de la Terre.

Voyons cela en détail.

Le point
Le point se situe aux confins du paradoxe, charnière entre le non-manifesté et le manifesté. Entité mathématique abstraite, il occupe par définition un espace nul. En lui résident pourtant à l’état de germe des potentialités infinies. La meilleur image est peut-être la singularité initiale, le fameux « Big Bang », qui contenait en germe l’ensemble de l’univers que nous connaissons dans un espace et un temps rigoureusement nuls. Leibniz, dans ses études des mathématiques binaires, disait déjà « un suffit à tirer tout de rien ». Le langage usuel est à l’avenant. N’avons-nous pas ces expressions contraires à propos du « point » : « un point c’est tout » et « il n’y en a point » ? En sa double facette, le point représente toujours l’unité absolue, qu’elle soit potentielle dans chaos indifférencié d’avant la Genèse ou Nirvana accompli empli de soi-conscience. En ce lieu originel et final tout à la fois la séparation pas ou plus.

La manifestation du potentiel du point dans toutes les directions de l’espace va produire la sphère, que nous réduisons au cercle sur la feuille de papier.

Le cercle

L’observation de l’environnement met en évidence deux catégories d’objets. Dans la première nous pouvons classer les pierres, le montagnes, les cristaux, les constructions humaines… alors que la seconde contient les arbres, les fleurs, les bactéries et les animaux. Ce qui les différencie ? La manifestation de la vie. Tout ce qui est vivant, en effet, possède des formes fondées sur la courbe. Alors que le règne minéral utilise des lignes droites et des angles. La cellule biologique et le cristal sont les représentants les plus simples de ces deux catégories. Le cercle et l’hyperbole appartiennent à l’univers du vivant, la croix au monde de l’objet, à la réalité matérielle. Pour être complet, il faudrait citer une troisième catégorie d’objets comme la fumée et le brouillard, composés de myriades de points en désordre. Ils relèvent de la symbolique des quatre éléments, le Feu, l’Air, l’Eau et la Terre dont nous ne pouvons discuter ici.

Le cercle est toujours centré, il est défini par une équidistance de ses points au centre. Il suggère un double mouvement d’involution-manifestation et d’évolution-retour-au-centre. Il pulse comme un expire et un inspire. Il représente donc le principe vital, que l’œuf et le soleil symbolisent si merveilleusement. Comme le point, et comme tout symbole, il est détenteur d’un paradoxe. En lui se côtoient l’énergie vitale (le soleil astrologique comme hyleg) et l’Esprit puisqu’il est aussi traditionnellement associé à l’or et à son sujet : Dieu. L’Esprit est pure volonté de vie qui pulse aux rythmes mystérieux du fatum, ce que Nietzsche avait déjà pressenti dans sa chair.

La croix
Elle se compose d’une ligne verticale et d’une ligne horizontale réunies par un point central. Son horizontale conquiert l’espace. Sa verticale creuse et s’élève dans une tension ascétique vers les extrême, la terre et le ciel. Cette ligne propose profondeur et hauteur. Elle appartient à la sphère du temps. La ligne horizontale sépare le ciel de la terre, le haut du bas, elle affirme la première dualité. La verticale réunit ce que l’autre à séparé. De la dualité produite par l’horizontale naît la conscience. Comment apprécier la musique, en effet, s’il n’y avait pas de silences entre les notes ? Comment savoir le jour en l’absence de la nuit ? Et que dire de l’appréciation d’un bonheur qui sort d’une période d’épreuves ! L’expérience de la dualité fortifie la conscience. Puis, la tension verticale permettra l’intégration de cette conscience dans un sujet concentré qui porte avec égalité ses racines dans l’ombre de l’humus et la clarté de l’azur. La croix est donc un principe d’évolution et d’incarnation. C’est pourquoi elle est associée au symbole de la Terre, une croix dans un cercle. Elle demande au sujet de découvrir un équilibre entre ses valeurs d’être (verticale) et d’avoir (horizontale), entre l’effort (verticale) et la joie (horizontale) car le sentiment de joie est la conséquence naturelle d’une expansion de la conscience qui reçoit plus d’amour, plus de reconnaissance, plus d’argent ou plus de contact spirituel. Plus simplement, une expérience humaine se place toujours au centre de la croix, dans un espace horizontal et un temps vertical réunis, dans ce que nous appelons communément « l’ici et maintenant ».

La conscience humaine naît de l’expérience de la croix. Ce qui en nous dit « je » est la résultante de nos précédentes croissances en possessions (partie gauche la ligne horizontale de la croix), de nos espoirs et ambitions à venir (partie droite de la ligne horizontale de la croix) et d’une énergie qui nous traverse. Cette dernière pourra venir d’en haut et s’appellera alors « inspiration », « volonté de vie », « dynamisme ». Et d’en bas, elle se nommera alors « racines », « ancrage », et « histoire ». La croix matérialise les ingrédients pour la naissance et l’évolution de la conscience dans un lieu particulier. Elle nourrit l’expansion du point central afin que celui-ci devienne au final un soleil conscient. C’est pourquoi la croix est aussi le grand symbole de l’Incarnation et de la Crucifixion, de la naissance divine. Elle matérialise, du point de vue astrologique, la projection en un lieu du « père-soleil » et de la « mère-lune » ou, si l'on préfère, la manifestation singulière de ces deux lumières ici-bas.

L’hyperbole
Ni cercle, ni croix, l’hyperbole pousse ses deux extrémités vers l’infini. Nous avons ici une image de la réceptivité à l’illimité[1]. Elle offre la possibilité d’une ouverture sur quelque chose de neuf et d’impensé. Avec l’hyperbole se déploie notre capacité d’intégrer de manière vivante et sensible un nouvel élément du plus-grand-tout. Ce sont des antennes tournées vers les mondes galactiques.

Ces symboles sont vivant. Nous sommes tous un point unique, empli de potentiels, qui a pour devoir de se déployer comme un Soleil, en évitant le brouillard des points dispersés. Nous avons tous une croix à porter, conditions de la métamorphose de notre conscience pour son envol. Et nous avons tous une sensibilité spécifique qui ouvre notre conscience au sens du mystère.

Ces trois signes, dans l'alchimie, correspondent au Soufre qui coagule (le feu solaire), au Mercure qui dissout (le croissant lunaire, humide) et au Sel qui cristallise ou précipite. Dans la tradition, il correspondent à l’Esprit (Soleil), l’âme (la Lune) et la matière (la croix). Enfin, si l’on se place du point de vue de la psyché, ce sera l’animus (soleil), l’anima (lune) et la materia (croix).

La lecture symbolique à ceci de déroutant de prime abord : elle ne se fonde pas sur une logique linéaire, causale, démonstrative, mais sur une pensée analogique où plusieurs niveaux de lecture coexistent et fonctionnement en même temps. Ainsi le « Soleil » dans un thème est à la fois le représentant de Dieu, de l’énergie vitale, de la conscience de soi déployée, de l’animus et du père.

Voyons à présent comment ces trois fondamentaux sont codés dans le sept des planètes traditionnelles.

Le Soleil et la Lune
Ils sont dessinés avec leurs propres symboles, le cercle et le croissant, sans la croix. Cette particularité les rend « immatériels » comme la lumière. Ceci est d’ailleurs souligné par leur nom astrologique de « luminaires ». Représentant des principes inaltérables, ils ne gouvernent qu’un seul signe, le Lion et la Cancer respectivement, alors que les autres planètes en gouvernent deux, l’un mâle et l’autre femelle (ou diurne et nocturne).

Le Soleil est un principe unitaire coagulant (le Feu) alors que la Lune est un principe multiplicateur dissolvant. L'unitaire étant considéré comme mâle du fait de sa capacité d'établir une loi générale. Le multiple, le double ou la division étant considéré comme femelle du fait de sa capacité de se dédoubler en enfantant. C'est pourquoi l’on parle d’une « cellule mère » pour désigner une cellule qui vient de se diviser, et non d’une « cellule-père » malgré la neutralité sexuelle. L’industrie qui multiplie les biens de consommation est également composée de « Sociétés mères » et de « filiales ».

Dans le glyphe du Soleil, le point et le cercle sont assemblés. L’énergie primordiale de l’univers, la volonté centrale de l’être, rayonne dans toutes les directions pour se fermer sur le cercle de la conscience. La circonférence marque les limites de son expansion, sa « largeur d’Esprit » précisément. Elle contient et organise l’énergie du point, comme le fait par exemple une cellule biologique pour l’information génétique codée dans son noyau. Le glyphe du Soleil évoque à la fois l’atome de Bohr et la forme du système solaire, deux autres systèmes unitaires, complets en soi. Le symbole solaire propose d’atteindre un équilibre entre la puissance du potentiel de l’être (le point) et sa résistance (le cercle) afin qu’une conscience se manifeste, afin qu’une œuvre de lumière apparaisse. En biologie le noyau et la membrane de la cellule jouent ces rôles.

Rappelons que, dans un thème, le Soleil n’est pas le Soi, mais notre manière particulière de Le contacter. Le glyphe solaire est un petit symbole de la Totalité au sein du grand Tout qu’est le Zodiaque. Chaque journée qui passe, l’astre se décale d’un degré environ. Ce degré est l’une des trois cent soixante facettes de la Totalité qui est, ce jour là, éclairé. La nature de cette cuvette de sens est précisée par les différents systèmes de degrés symboliques comme les symboles sabians et les degrés monomères. C’est pourquoi chaque jour est porteur d’une qualité particulière. C’est aussi pourquoi les révolutions solaires dessinent le « programme » du Soi pour l’année en cours.

Le symbole de la Lune se dessine en traçant un demi-cercle fermé par une hyperbole. Le demi-cercle rappelle le symbole solaire, il en a la nature mais est encore en voie de formation. Tel est d’ailleurs ce que nous suggère les phases de la lune. Le secret de ce luminaire « humide » qui représente la division et le nombre, le mouvement et l'animation des êtres ? Chaperonner la croissance en ses innombrables facettes afin que le « moi » devienne semblable à un Soleil, un miroir sensible du « Soi ». Par son hyperbole la Lune ouvre à l’illimité, par l’imaginaire elle propose les impossibles de la lucidité. Ces improbables nourrissent l’expansion du demi-cercle, jusqu’à sa complétude. Formulé autrement, la Lune est médiatrice[2]. Elle rend accessible à la psyché les forces sauvages et puissantes des archétypes, elle aplani aussi les angularités du réel. C’est la fonction de l’âme qui réunit l’Esprit avec le corps, de l’anima qui rassemble conscient et inconscient, de la femme qui accueille une étincelle spirituelle pour lui conférer un corps lors du processus de l’enfantement. La Lune est initiatrice, elle accompagne tous les passages. Dans le monde matériel, c’est à l’aide de sels d’argent, de « sels de Lune », que l’on faisait naguère des photographies, des images, ces « choses » qui ne sont ni des Idées platoniciennes (Soleil), ni des masses pesantes (Terre), mais des entre-deux. Sur le plan spirituel ce symbolisme s'est répercuté sur la Vierge Marie, dont les pieds reposent sur la Lune, et à qui les chrétiens demandent une intercession médiatrice. Elle « catalyse » la grâce divine sur le croyant exactement comme le satellite réfléchit la lumière du Soleil afin d’éclairer la Terre plongée dans la nuit du doute.

Dans les glyphes planétaires l’hyperbole, ou croissant lunaire, évoque la puissance dissolvante de l'eau, son pouvoir de division, de séparation, de multiplication et ultimement de mort. Car les nombres croissent et décroissent. Car l’eau est à la fois l’origine de la vie et le signe de la mort, cette grande dissolution de l’âme dans les eaux imaginales lorsque quelqu’un est « liquidé » et que ses feux s’éteignent.

La racine étymologique de « Lune » est mensis qui veut dire « mois ». A rapprocher également de mens, l’« esprit » au sens du mental. La lune réfléchit donc, dans les deux sens du terme. Au sens d’une multiplication de l’image comme un miroir, au sens d’une multiplication des pensées comme l’autre réflexion. Rappelons que le glyphe de Mercure, l’autre penseur, porte haut le croissant lunaire. La Lune, c’est une réflexion vagabonde qui, au grée de ses écoles buissonnières, nourrit la conscience de soi (le demi-cercle). Mercure, nous le verrons, propose une réflexion (Lune) centrée sur une identité (cercle) et capable d’une oeuvre incarnée (la croix).

Deux planètes arborent un cercle et une croix, Vénus et Mars (suite…)

[1] Marcelle Senart,  Le Zodiaque : Clef de l’ontologie appliqué à la psychologie 

[2] Luc Bigé, Le Chœur des planètes (éditons de Janus)

 Document lié : Le sens des planètes en astrologie (cours, abonnés)

Tippi of Africa

L'histoire d'amour d'un couple qui a choisi la liberté et le retour à la nature. La rencontre insolite avec les meerkats. Les merveilles cachées du terrible désert du Kalahari. L'appel de la maternité dans cet univers de tous les dangers. L'enfant qui paraît. "Tippi Okanti", "Tippi la mangouste". L'apprentissage de la vie entre le bush, les dunes et les marécages de l'Afrique australe. La complicité avec les animaux sauvages. Son premier jouet : un crâne d'hippopotame. Son premier ami : Abu l'éléphant, qu'elle appelle "mon frère".

Sylvie Robert et Alain Degré, chasseurs d'images, racontent comment ils ont réalisé avec Tippi leur rêve de toujours. Tippi, la toute petite fille blonde qui, d'un geste, sait calmer J&B le léopard et rit lorsque Abu - cinq tonnes - l'évente avec sa trompe. Tippi pour qui le langage de la brousse n'a pas de secret.

Tippi of Africa, La petite fille qui parle aux animaux, Sylvie Robert, Alain Degré. 

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Le don de l’histoire

Ce conte c’est l'histoire d'un jeune couple, qui, dans un contexte de guerre et de misère, donne tout et plus pour l'autre ; chacun voulant faire un cadeau à l'être aimé, la jeune femme vend en secret ses cheveux pour offrir à son mari une chaîne de montre pendant que l'époux de son côté vend sa montre pour offrir à sa bien-aimée des peignes.

Quand on n’a plus rien qu’est-ce qui est suffisant ?

Commander : LE DON DE L'HISTOIRE. Conte de sagesse à propos de Ce qui est suffisant

Ces projets open source qui changent le monde

Les partisans du logiciel libre, Richard Stallman en tête, savent à quel point leur vision du monde est politique. « Leur idéal se construit autour de trois valeurs« , explique Sébastien Broca, auteur d’Utopie du logiciel libre (Ed. Le Passager clandestin), « l’autonomie dans le travail, conçue de manière horizontale et décentralisée, et comme un moyen de se réaliser en tant que personne ; la maîtrise et le contrôle des technologies, avec une approche de leur conception tout comme de leurs usages ; la circulation de l’information et le partage du savoir, de manière à rompre l’impérialisme intellectuel pour profiter à plein du potentiel d’Internet ». Lire la suite…

Initiative citoyenne pour un revenu universel

Monsieur E.D.F. exploite le génie de Nicolas Tesla et Monsieur Flammarion celui de Platon, l'un et l'autre leur doivent tout sans rien leur rétribuer. Est-il normal que des sociétés privées bénéficient des apports de Tesla et de Platon sans rien redistribuer à l'humanité, puisque ceux-ci en sont ses fruits les plus aboutis dans leurs domaines respectifs.

C'est pourquoi, entre-autre, une revenu universel à du sens.

bon, signer la pétition est un peu compliqué, mais cela en vaut certainement la peine !

l'article est ici 

L'étape suivante sera de trouver un moyen de reconnaitre concrètement ce que nous devons à la Nature (semences, médicaments, oxygène par exemple), elle aussi nous donne tout et est utilisée, voire détruite, par certaines sociétés qui la considère à tort comme leur bien privé.

Ces réflexions ne sont pas purement philosophiques, elles visent à une harmonie sociale et éco-systémique, car toute organisation fondée sur le mensonge ne peut produire que de la violence et de la guerre.

La Mère

Ce petit livre de Sri Aurobindo propose des clefs pour pratiquer le yoga intérgral vers la nouvelle espèce. Nous le recommandons vivement à toute personne engagée dans ce projet.

Commander : La Mere

Au-delà de l’espèce humaine, la vie et l’œuvre de Sri Aurobindo et de la Mère

L’évolution n’est pas terminée ; la raison n’est pas le dernier mot de la Nature, ni l’animal raisonnant sa forme suprême. Tel l’homme a émergé de l’animal, tel le surhomme émerge de l’homme. L’homme est un anormal qui n’a pas encore trouvé sa normalité. Mais il ne faut pas déplorer cette imperfection, au contraire c’est un privilège et une promesse car elle ouvre devant nous une perspective immense de développement et de surpassement. L’homme est un être de transition. – Sri Aurobindo

Ce livre de synthèse, basé sur des documents jusqu’ici jamais présentés ensemble, offre un aperçu surprenant de ce qui s’est réellement passé dans les coulisses de l’histoire de ce siècle. Il présente une évaluation positive de la crise à laquelle notre terre est en proie en ce moment même et il ouvre une perspective vertigineuse mais riche d’espérance sur l’avènement d’une espèce suprahumaine et d’une vie divine sur terre.

Au delà de l'espèce humaine - La vie et l'oeuvre de Sri Aurobindo et de la Mère

Signalons également l'excellent ouvrage du Dr Thérèse Brosse : Sri Aurobindo - Mère, Shiva-Shakti  ou le laboratoire de l'homme de demain, paru en 1984 chez Dervy, Cet ouvrage est épuisé, mais peut-être trouvable d'occasion.

1559 : une année charnière, la naissance du capitalisme en Europe

Ce texte est extrait de "vers un modèle astrologique de l'histoire" (éditions de Janus).

Si on respecte le symbolisme astrologique il va de soi que le grand cycle Saturne-Neptune initié en Taureau s’adresse préférentiellement aux questions liées à la possession économique et territoriale. Nous savons en outre que la relation Saturne-Neptune représente un incessant ballet entre deux principes, entre deux valeurs : l’autonomie et l'union. L’impulsion vers l’unité (Neptune) cherche à se cristalliser dans des expériences ou des événements concrets (Saturne), quitte parfois à s'enfermer dans un dogme sclérosante. Nous touchons la profonde ambivalence déjà signalée entre ces deux archétypes. La phase croissante du Grand Cycle diffuse les idéaux universalistes neptuniens. Ensuite le second hémicycle s’efforce coûte que coûte de maintenir les acquis. L’universel se spécialise et perd sa vocation première. Enfin, le dernier quart du Grand Cycle procède au dépeçage des anciennes formes pour en libérer l’esprit si cela s'avère nécessaire.

La conjonction Saturne-Neptune de 1559 exprime les valeurs du Taureau. En d’autres termes sont ici en jeu les possessions territoriales (colonisation), l’organisation et la stabilisation des flux financiers (mercantilisme). Le pain, l’artisanat, les richesses matérielles devraient normalement occuper la conscience émotionnelle des Européens. Les nations qui sauront structurer et organiser (Saturne) l’expansion illimitée (Neptune) des valeurs matérielles (Taureau) telles que l’or, l’argent et les colonies sont promises à un bel avenir. Les autres, toutes celles qui ne sauront pas saisir l’esprit du temps, vont provisoirement s’effacer de la scène mondiale.

Avant de détailler la teneur signifiante et événementielle des quatre cycles qui couvrent la période 1559-1703 il convient pour plus de clarté d'en dessiner dès à présent les grandes étapes :

Certes, ni l'Angleterre ni, plus tard, la Russie communiste n'eurent le monopole des valeurs de renouveau spirituel et matériel véhiculées par la conjonction. Cependant, pour des raisons inconnues, ce furent elles qui répondirent le plus intensément - mais pas nécessairement le mieux - aux opportunités historiques. Rappelons, au risque de nous répéter, que l'histoire de la création de l'empire maritime anglais s'insère dans le contexte historique du cycle Uranus-Neptune proche de son apogée, c'est-à-dire au moment où les Habsbourg dominent le monde. Charles Quint pouvait affirmer à juste titre que jamais le soleil ne se couchait sur son Empire. Il vient d'abdiquer et de léguer sa charge à Philippe II. La conjonction Saturne/Neptune de 1559 se forme à 26° du Taureau et réactive par opposition les mémoires historiques de la conjonction Uranus/Neptune de 1478 à 30° du Scorpion. L’Angleterre et d’une manière générale les porteurs du G.C. Saturne/Neptune deviendront progressivement des contre-pouvoirs à l’hégémonie des Habsbourgs.

Le nouveau visage politique de l'Europe :  l’année 1559.

Physique

Espagne : Philippe II rejoint la péninsule ibérique depuis la Flandre où il résidait. Ce roi sédentaire et studieux va dès lors centraliser le pouvoir en développant une bureaucratie pesante. Le traité de Cateau-Cambrésis (1559) a donné l’Italie à l’Espagne : le blé de la Sicile, les banques et la flotte de Gênes, les soldats de Lombardie seront les pièces essentielles de la monarchie. Une perspective cyclique de l’histoire souligne l’importance de ce traité pour le maintien des acquis territoriaux conquis lors du premier hémicycle Uranus-Neptune. Logiquement ce traité devait profiter à l’Espagne puisque ce pays s’est chargé d’incarner le cycle Uranus-Neptune qui va atteindre son apogée cinq ans plus tard, en 1564. Deux années auparavant le Portugal, avec son immense Empire commercial en Afrique et en Amérique du sud, amorçait une décadence brutale. La mort du roi Jean III (1557) laisse le pouvoir dans les mains de son fils qui ne rêve que de conquêtes. Allant contre l’esprit du temps, ne comprenant pas que l’apogée du cycle Uranus-Neptune impose le début de la consolidation et non la poursuite effrénée des rêves de grandeur, l’ambitieux souverain entraînera son pays dans le plus complet désarroi.

France : Le 10 juillet 1559 Henri II meurt à la suite d’un accident de tournoi. Le pouvoir, fortement ébranlé, est fermement repris en main par Catherine de Médicis dès 1560.

Angleterre : En 1558 la mort de Marie Tudor fait monter sur le trône d’Angleterre sa demi-soeur, Elisabeth. Agée de 25 ans, la nouvelle reine va propulser l’Angleterre sur les rails du développement économique via la création d’un empire maritime inégalé. Cette même année Jenkinson rejoint la Perse en remontant la Volga. La route maritime pour le commerce vers l’Orient et la Chine est enfin ouverte. Cet événement en soi anodin sonne le glas du monopole commercial portugais, d’autant plus que des corsaires à la solde de l’Angleterre comme John Hawkins naviguent jusque sur la côte d’Afrique occidentale et ramènent de l’or, de l’ivoire et des esclaves au nez et à la barbe de la flotte portugaise.

Suède : Eric XIV hérite du pouvoir à la mort de son père, Gustave Vasa, en 1560. C’est un prince ambitieux, mais menacé par la folie, qui inaugure l’impérialisme suédois dans la Baltique.

Le cas particulier des Provinces-Unies : Malgré leur rôle commercial déterminant aux XVIe et XVIIe siècles elles se sont greffées sur un autre cycle interplanétaire. Fondées en 1579 par l’union d’Utrech au moment d’une conjonction Saturne-Uranus en Verseau la république des Provinces-Unies prit fin en 1795 au moment d’un carré décroissant entre ces mêmes planètes.

En ces années 1558-1560 les principaux acteurs du drame européen entrent en scène. Un souffle d’expansion euphorique qui voile provisoirement la phase de déclin du continent imprime une direction qui perdurera jusqu’en 1630 au moment d’opposition du Grand Cycle Saturne-Neptune. Le déchirement du voile des illusions en sera d’autant plus douloureux. Mais avant de décrire ce processus en termes d’événements il convient de se souvenir que ceux-ci sont les symboles d’une contrepartie subjective. Que signifie la constitution des empires maritimes si ce n’est une puissante stimulation du corps émotionnel de l’humanité et le besoin de le canaliser dans de nouvelles institutions, dans de nouvelles règles, dans de nouvelles pratiques ? L’organisation (Saturne) de la vie maritime (Neptune), c’est aussi l’organisation (Saturne) de la vie religieuse (Neptune) sous son angle émotionnel et utilitaire : la foi et les oeuvres.

Ethérique

Espagne : La banqueroute des finances espagnoles et françaises la même année  - en 1557, à la fin du G.C. Saturne-Neptune précédent - oblige les deux protagonistes à signer le traité de Cateau-Cambrésis. Néanmoins la conjonction de 1559 donne un nouvel élan aux flux d’argent grâce à une augmentation considérable de la quantité de métaux précieux en provenance des mines du nouveau monde. Et s’il fallait un symbole supplémentaire d’une transformation radicale de l’économie dans les années à venir il suffit de constater que le métal argent importé supplante définitivement, en quantité, l’exploitation des gisements aurifères. L’énergie (financière) passe d’une symbolique solaire (l’or) à une symbolique lunaire (l’argent) : les forces vives de la terre ne sont plus mises au service du sacré (le Soleil associé à l'or) mais vont servir à alimenter les besoins en confort et en sécurité de la vie quotidienne (la Lune associée à l'argent métal). Les richesses espagnoles et la pratique des hauts salaires attirent de nombreux artisans qui fuient la pauvreté et les persécutions religieuses de leur pays d’origine. Ces savoir-faire, en provenance de France notamment, alimentent l’Empire en forces vives, créatrices et innovatrices. Le parallèle est aisé avec la situation mondiale actuelle : la conjonction Saturne-Neptune du nouveau Grand Cycle qui commençait en 1989 s’accompagne d’un afflux de réfugiés politiques et économiques en provenance des pays de l’Est, vers l’Europe occidentale. La différence essentielle réside dans la position de ce G.C. Saturne/Neptune au sein du cycle Uranus/Neptune : la conjonction exacte de ces deux dernières planètes en 1993 annonçait une nouvelle tentative vers l’unité européenne réalisée  une fois encore par le jeu complexe des alliances lors du traité de Maastrich. Philippe II, au contraire, devait affronter les risques contenus dans la phase d’opposition du G.C., à savoir une dislocation de l’unité européenne.

L’arrivée massive d’argent entraîne une hausse des prix qui secoue toute l’Europe. Une fois encore, qu’il s’agisse de l’immigration ou de l’inflation, la nécessité de réguler (Saturne) les flux (Neptune) devient de plus en plus évidente aux yeux des contemporains. Les premières mesures efficaces seront proposées en 1568 au moment du premier carré Saturne-Neptune. C’est sans doute l’Angleterre qui a su réagir avec la plus grande efficacité aux bouleversements mondiaux : dès 1558 Thomas Gresham propose à la reine Elisabeth une réforme monétaire qui assurera à son pays la meilleure monnaie d’Europe. Et pour longtemps.

La hausse des prix qui caractérise cette période ne lasse pas d’inquiéter les contemporains qui ont connu une relative stabilité des prix tout au long du siècle précédent. En 1568 Jean Bodin donna pour la première fois une explication du phénomène en le mettant en relation avec l’afflux d’or des Amériques. Pour qui sait regarder les significations la théorie mercantiliste est un reflet quasi-exact de cette relation planétaire commencée en Taureau[1] :

“L’idée de base est qu’il y a dans le monde une quantité fixe de richesses, que les divers peuples ne peuvent que se partager ; le problème est donc pour chaque pays d’accroître sa part, c’est-à-dire d’attirer chez lui l’or et l’argent par l’excédent de sa balance commerciale. Afin de réduire les importations et de valoriser les exportations, il faut donc incorporer dans les produits le plus possible de travail, ce qui offre en outre l’avantage de lutter contre l’oisiveté ; il faut aussi empêcher que d’autres peuples ne s’approprient les profits du commerce, et pour cela il faut reprendre aux étrangers le transport maritime, et créer des compagnies commerciales. Enfin il faut étendre et compléter les possibilités de l’économie nationale en colonisant des terres nouvelles.”

Evidemment, une telle théorie n’est pas encore explicitement formulée en 1559. Ces concepts sont bien plutôt la conséquence de l’état d’esprit qui régnait à l’époque. Mais qu’est-ce que “l’état d’esprit” d’une période historique si ce n’est la sensibilité plus ou moins confuse des contemporains à la qualité inergétique de l’instant ? Ce temps de l’histoire a développé l’idéologie du travail et le sens de l’utilité de chaque citoyen. Jamais depuis les heures les plus sombres du Moyen-Age la pauvreté n’a fait tant de ravages, jamais tant d’efforts n’ont été déployés pour donner un métier à tous, pour supprimer le vagabondage, enfermer les mendiants et créer des oeuvres de charité.

Emotionnel.

Luther édicta sa Réforme dès 1517 mais les cristallisations idéologiques à l’origine des guerres de religion se figèrent dramatiquement à partir de 1559. Comme on pouvait s’y attendre l’esprit de la Contre Réforme part de Rome. Pie IV à qui échoit la fonction suprême en … 1559 attire aussitôt dans la ville pontificale, selon l’usage du temps, son jeune neveu de 21 ans qu’il nomme cardinal. Charles Borromée brûle d’un saint zèle pour la réforme de l’Eglise catholique. Initiateur ardent du renouveau spirituel[2]

« …le jeune cardinal-neveu prend son rôle avec un sérieux et une piété extraordinaires ; il vit en ascète, travaille avec acharnement et, sitôt terminé le Concile de Trente, il se charge d’appliquer les réformes en prêchant l’exemple. »

Mais il n’est pas le seul à brûler dans la flamme ardente des espoirs de renouveau. D’autres semences ne demandent qu’à germer en cette période fascinante de début de cycle. Ignace de Loyola meurt en 1556. Les Jésuites sont alors un millier. Ils seront 5000 en 1581 et 13 000 en 1615 ! C’est peu dire que l’aspiration religieuse touche les foules. Les grandes orientations apostoliques de la Compagnie de Jésus sont fixées à la mort du fondateur : missions dans les pays lointains (Inde, Chine, Amérique) et lutte contre l’hérésie protestante en Europe. Pour cela les Jésuites mirent au point un remarquable système d’éducation et fondèrent de nombreux collèges en proposant des études gratuites. Pourtant Rome n’a pas le monopole du renouveau spirituel même si, par fonction, elle en accentue le pôle saturnien structurant. En Espagne la future sainte que deviendra Thérèse d’Avila expérimente entre 1556 et 1560 quatre années d’intenses expériences mystiques : extases, ravissements, visions de l’enfer et enfin transverbération. De celles-ci elle tirera l’énergie et la volonté indispensables pour fonder de nombreux couvents et rénover l’ordre des Carmélites. De 1567 (premier carré Saturne-Neptune) jusqu’à sa mort en 1582 elle en instituera presque un chaque année. Dans le monde protestant Calvin ouvre à Genève, toujours en 1559, une académie destinée à former les ministres du culte. Il structure ainsi son Eglise et lui donne un statut social ainsi qu’une ville d’élection. Pendant que Thérèse manifeste dans son corps la dimension mystique et neptunienne du cycle, le calvinisme se charge jusqu’à l’excès de pôle saturnien de la conjonction faisant ainsi écho à l’ascétisme rigoureux prôné par le cardinal Borromée. Dans l’édition de 1559 de l’Institution Chrétienne Calvin esquisse un plan d’organisation religieuse et politique très strict[3] :

« L’ordre moral calviniste règne sur la ville. Genève est une cité de verre, chaque foyer est soumis à la surveillance d’une véritable police spirituelle. Pendant une génération Consistoire et Conseil travaillent la main dans la main : le premier excommunie les ivrognes, les débauchés, etc. le second les châtie. »

Du point de vue symbolique il n’est pas inutile de rappeler que cette ville, qui va accueillir de nombreux pèlerins fuyant l’intolérance religieuse (celle des autres, évidemment !) fait ses premiers pas dans une industrie qui deviendra célèbre : l’horlogerie ou la maîtrise du temps.  Du physique à l’émotionnel la rigueur et le contrôle imposent leurs marques sur la ville et ses habitants. Cette volonté de rejeter les éléments impurs qui ne se conforment pas à l'idéal en vigueur, nous l'avons déjà rencontrée. C'était la houlette de fer de Staline qui imposait par le goulag le paradis communiste. L'ordre moral calviniste impose, lui aussi, aux habitants de Genève de vivre en parfaite conformité avec leur religion. C'est à nouveau la marque "purificatrice" de Pluton qui, en 1559, formait un carré avec Saturne. Même situation astrologique et mêmes conséquences politiques. Toutes proportions gardées évidemment !

En France Catherine de Médicis est plus pragmatique. Les conflits religieux ne l’enthousiasment guère. En femme politique qui observe la cristallisation des orthodoxies religieuses, elle s’efforce de réunir protestants (huguenots) et catholiques autour d’une même table afin d’ouvrir la voie à une conciliation. En 1561 le Colloque - terme choisi officiellement pour ménager les susceptibilités catholiques - ouvre ses portes en présence des cardinaux et des plus éminents théologiens de l’Eglise Réformée. Outre l’échec des pourparlers ce pseudo-concile fit prendre aux protestants la mesure de leur force et raviva les querelles. Dans le même esprit, les Edits de Tolérance accordés aux huguenots après 1562 ne firent qu'encourager l’intransigeance des deux groupes de croyants.  A un sincère désir de pacification et de rapprochement s’oppose l’esprit du temps symbolisée par la conjonction Saturne-Neptune : celui-ci insuffle dans chaque être réceptif un sentiment de fascination pour quelque chose de neuf qu’il interprète comme une vérité, comme une semence d’amour et de foi capable de changer les rapports humains. Or, en convoquant ce colloque, Catherine utilisait les outils d’une opposition. Elle croyait au dialogue et à l'objectivité. Mais c’est seulement lorsque les différences individuelles se sont estompées par l’épuisement des forces vitales et le retrait de la puissance fascinante de la conjonction que les protagonistes sont prêts à discuter objectivement de leurs croyances.

Ici encore le parallèle avec les événements contemporain et l’échec de Gorbatchev à conserver l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques est criant. Les revendications nationalistes séparatives (Saturne) l’emportent sur les forces de l’union (Neptune). Le poids du passé et des anciennes structures administratives scindent l’esprit d’universalisme (Neptune) en plusieurs courants irréductibles. La Yougoslavie et la Tchécoslovaquie subissent les mêmes avanies, encore que la conjoncture astrologique soit plus complexe à décoder (il faut tenir compte du rôle traditionnel du cycle Saturne-Pluton dans les Balkans, notamment en 1993 à l’occasion du carré entre ces deux planètes).

En Angleterre entre 1558 et 1563 la reine Elisabeth donne un statut politique à l’Eglise anglicane à mi-chemin entre les principes de la Réforme protestante et le catholicisme. C’est en 1559 exactement que le parlement anglais abolit les ordonnances de Marie Tudor (catholique) et donne à la reine le droit de décider du sort de l’Eglise.  Probablement est-ce là l’une des attitudes les plus judicieuses  face à un début de cycle : construire et structurer une nouvelle entité qui puisse profiter pleinement des temps nouveaux. C’est ainsi que le compromis élisabéthain fixe les traits de la nouvelle foi. Plutôt que de chercher une vaine conciliation entre les protagonistes comme le fit Catherine de Médicis, Elisabeth a su unir le peuple d’Angleterre sous l’égide d’une nouvelle croyance officialisée. Le puritanisme a un bel avenir devant lui.

A l’exception de la Russie encore à l’âge féodal le nord de l’Europe accepte sans douleur la Réforme qui prône un retour aux textes bibliques, l’absence de toute hiérarchie religieuse et la foi comme seule puissance rédemptrice. A partir de 1559 l’Europe se partage en trois zones d’influences. Au nord avec la Suède, les Pays Bas et les pays germaniques les religions de Luther et de Calvin emportent les convictions. Au sud avec l’Espagne et l’Italie la foi catholique se renouvelle grâce à la Contre Réforme Au centre avec la France et l’Angleterre des solutions conciliatrices sont mises en oeuvre.

Signalons pour mémoire la présence de la conjonction Saturne-Neptune dans le monde islamique. En 1556 l’héritier des Mogols, Akbar, était un enfant de 13 ans. En 1561 il fait assassiner son tuteur et prend définitivement le pouvoir. Enfin libre de gouverner, le Mogol commence une politique de conquête contre les Rajpoutes (1567-1569 / carré ) si bien qu’en 1576 (opposition) il a annexé tout le nord de l’Inde. A partir de ce moment ce souverain brave et belliqueux s’absorbe dans des problèmes religieux et dans l’organisation de son empire. En 1586 (carré décroissant) il annexe le Cachemire pour protéger ses frontières. Instigateur d’une nouvelle foi qui ne lui survivra pas le Grand Mogol se fit le défenseur de la liberté religieuse. Après sa mort en 1605 ses successeurs vécurent dans une magnificence qui voilait la décadence de l’empire. Cette étonnante épopée d’Akbar se calque exactement sur le premier cycle Saturne-Neptune, tant sur le plan géographique que culturel : mise au point d’un système fiscal plus équitable en répertoriant le cadastre des terres cultivées, centralisation administrative comme dans l’Espagne de Philippe II, rénovation religieuse et construction d’une nouvelle capitale. Justement surnommé Akbar le Grand par ses contemporains puis par l’Histoire cet étonnant personnage qui ne savait ni lire ni écrire su se mettre en phase avec les besoins de son temps en respectant intuitivement le rythme d’expansion (phase croissante) et de consolidation (phase décroissante) du cycle Saturne-Neptune.

Mental

L’effet de la conjonction Saturne-Neptune sur le mental collectif de l’humanité est peu visible, probablement en raison de son développement encore embryonnaire. La religion naïve dominait alors la conscience des masses. Les querelles théologiques et autres arguties intéressent peu les foules, même si celles-ci développent de vives réactions affectives face aux discours démagogiques des prédicateurs. Le seul indice que nous ayons pour caractériser l’expansion (Neptune) d’une organisation (Saturne) sur le plan mental à cette époque est l’extraordinaire effort des Jésuites pour rendre le savoir accessible à tous. Fondé sur la progressivité des études (les classes) et l’effort individuel (les compositions) l’enseignement comprend de la littérature (latin, poésie), des sciences et une formation philosophique (une innovation des Jésuites !). A côté de cela une large place est réservée aux sports et aux spectacles dramatiques joués par les élèves. La généralisation des collèges et les premiers pas du développement mental de l’humanité prise comme un tout sont à resituer dans le cadre d’un cycle pluriséculaire qui dépasserait l’objectif de la présente analyse.

1559 fut une année extrêmement riche en événements semences pour l’Europe. Un “événement-semence” ne ressemble en rien à un bouleversement ou un accomplissement objectif visible aux yeux du plus grand nombre. Sa nature qualitativement intense qui se cantonne à la sphère du local tient parfois au fil ténu de la vie d’un individu particulièrement réceptif. Ce fut le cas de Sainte Thérèse d’Avila et, à un autre niveau de la spirale, de Marx. Dans l’ombre des couvents espagnols et dans les salles silencieuses des bibliothèques de Bruxelles l’un comme l’autre s'efforçaient de répondre aux besoins de leur temps. Au dehors, les anciennes croyances sont rudement questionnées, le chaos s’empare du terreau humain afin de l’aérer et de le fertiliser jusqu’à ce que le mur des certitudes, construit à l’occasion du cycle précédent, se fendille et accueille le pouvoir fécondant de la nouvelle vision.



[1] Luce Pietri et Marc Venard, Le monde et son histoire (Vol. 1) p 508. Ed. Robert Laffont (1971).

[2] Luce Pietri et Marc Venard, Le monde et son histoire p 521. Ed. Robert Laffont (1971).

[3] Ibid. p 539.