Avec Saturne rétrograde la personne devrait apprendre à mêler de l'amour à ses exigences intimes. Il s’agit, en un mot, de retourner le gant : à s'aimer soi-même dans toutes ses imperfections plutôt que de chercher à manifester une attitude parfaite et à exiger la même chose des autres. C’est ainsi qu’elle réussira à affirmer clairement son identité (Saturne) par rapport aux demandes des autres : en osant dire « non ! ». Un refus calme et pleinement conscient qui n'attend pas l'avis de l'interlocuteur pour savoir s'il a eu raison ou tort de se dire. Un « non » qui coupe les liens psychiques que la personnalité laisse inconsciemment se tisser autour d'elle, sous la forme de demandes jamais clairement acceptées ni refusées. Elle a de la difficulté à admettre qu’un « oui » est un oui, et qu’un « non » est un non. Affirmer clairement la différence entre le dedans et le dehors, entre le moi-je et le toi-tu, est sans doute l'une des choses les plus importantes que devrait développer cette position de Saturne. Ne sachant pas ce qu'est un refus la personne a tendance à ne pas savoir le reconnaître chez les autres. Aussi, elle revient dix fois, vingt fois, sur la même question ou la même demande jusqu'à ce que celle-ci soit satisfaite… par usure de son interlocuteur ! Comme les cornes de l'escargot devant un obstacle, elle se replie facilement dans sa coquille. Mais, bientôt, elle revient à la charge avec une extraordinaire ténacité psychique : toujours les mêmes demandes ressortent jusqu'à leur satisfaction. De même, ne sachant pas vraiment ce qu'est un « oui » l’être a tendance à regretter ses promesses hâtives et ses rendez-vous pris pour faire plaisir… une amnésie que sa morale ne tardera pas à lui reprocher, l'enfermant ainsi dans le cercle douloureux de la culpabilité. Et puis, un jour, la personne comprend qu’un « non » est avant toute chose un « nom », son nom.