La thèse que nous ébauchons est la suivante : longtemps l’éthique fut garantie par des tables de la loi (juridique et religieuse), c’est-à-dire par un ensemble de règles de conduites qui garantissaient l’unité du corps social. Or, aujourd’hui, trois faits nouveaux rendent cette pensée inopérante : la loi devient extrêmement complexe et peut donc facilement être contournée ; la rapidité des transferts d’informations empêche tout contrôle sur les données et, enfin, « dieu est mort », par conséquent la morale n’a plus de fondement. Il faut donc réfléchir à refonder l’éthique. Mais sur quelles bases ? Nous proposerons trois pistes de réflexion : les valeurs partagées, le sens symbolique et l’émergence d’une société de compassion. Ces idées sont replacées dans le contexte de l’entreprise. Nous développons d’abord les trois sens du sens (construit, émergeant, révélé) appliqués à la Marque afin de montrer que ceux-ci sont des garde-fou contre la corruption. Nous abordons ensuite la question de l’éthique sous l’angle mythologique afin de montrer son importance dans le bon fonctionnement d’un système. Les trois fautes du héros (Dumézil) serviront de modèle pour illustrer les risques de la dissémination de la corruption dans l’univers de la production. Cette lecture trifonctionnelle est l’occasion de proposer de sortir la logique binaire sujet/objet pour entrer dans une logique ternaire : sujet/compassion/objet. Enfin deux modèles de société sont évoqués. Ils engagent une réflexion sur éthique et liberté puis sur éthique et compassion. Syllabus (à télécharger) : ternaires - les trois fautes - les trois fonctions (exemples) - les trois fonctions -