En capturant le Cerbère, Hercule accomplit l’espoir secret des hommes : déréaliser tous les « gardiens », passer outre les limites les plus interdites afin de devenir libre de circuler dans tous les mondes, physiques, psychiques et métaphysiques. Mais cette libre circulation a un prix pour celui qui ne s’est pas préparé à la grande aventure. Alors son rêve d’unité se transformera bien vite en un cauchemar d’obéissance à la loi du plus-grand-tout qu’il croyait conquérir. Virgile, en son langage imagé, ne disait pas autre chose: « La descente à l’Averne est facile : nuit et jour est ouverte la porte du sombre Hadès. Mais revenir sur ses pas et sortir vers les brises d’en haut, c’est là la difficulté et l’épreuve[i]. » Sortir indemne d’une dissolution de toutes les frontières, tel est l’enjeu de ce Travail. Bien sûr, le héros Grec explore la nature métaphysique du réel mais, par analogie, le mythe met en garde la nation qui accepterait un contrôle politique et économique venu du monde extérieur, l’individu qui descendrait trop profondément dans son inconscient ou encore le voyageur qui resterait trop longtemps à l’étranger : les retours sont difficiles, car « ce que je croyais conquérir m’a profondément changé, au risque du déséquilibre ». Cerbère est néanmoins un chien très spécial. Outre sa morphologie formée par trois têtes greffées sur un seul corps, il laisse entrer tout le monde mais il interdit la sortie Dans cette dernière conférence consacrée à Hercule nous synthétisons les relations entre les signes du zodiaque et les Travaux afin d'en montrer la cohérence.